Par Mon’Esse
Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc, opposition) a demandé au gouvernement d’engager, enfin, une lutte sans merci contre la corruption et les détournements de fonds qui privent mortellement le pays de tant de ressources indispensables à l’accélération de sa croissance économique et au mieux-être de ses citoyens.
Il a aussi, dans une déclaration reçue jeudi par la rédaction et à propos de la situation et les perspectives de l’économie camerounaise à la suite de la révision du budget de l’Etat par ordonnance du 20 juin 2024, invité les principaux partenaires financiers multilatéraux à «moins de complaisance complice vis avis de la gestion calamiteuse de nos ressources et de notre économie».
Pour cette formation, la résilience tant vantée de l’économie camerounaise n’est en réalité qu’un cache-misère révélant, hélas, une certitude irréfragable : il n’y aura pas d’émergence en 2035, ni après 2035 d’ailleurs, avec le régime en place.
Alors que le document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce) promettait, en 2010, une émergence en 2035 consécutivement à une croissance soutenue pendant 15 ans, aux taux annuels de 10% au moins, la réalité démontre que le régime a plutôt installé le pays dans un cycle ininterrompu de croissance molle qui va persister jusqu’en 2030, avec des taux de croissance oscillant entre 3,6% et 4,4%.
Se fondant sur les chiffres officiels, le Mrc constate que le secteur secondaire, créateur de richesse et d’emploi par excellence, est en déclin, sa part dans le produit intérieur brut (Pib) ayant baissé de 23,3% à 21,3% entre 2024 et 2027, la branche des industries extractives, englobant la filière hydrocarbures, étant également en baisse persistante (-4,7% et -0,1% en 2024 et 2025) et étant appelée à se contracter d’avantage en 2026 et 2027 (-11,8 et-5,1%).
Le même marasme concerne l’offre d’énergie électrique, les crédits à l’économie (-10,9% puis -8,1% en 2024 et 2025) ou encore les investissements directs étrangers, de plus en plus rares du fait de perspectives peu reluisantes de l’économie, ainsi que d’une gestion des finances publiques incitant à privilégier les placements financiers au détriment des investissements directs.
Pour le Mrc, la gouvernance désastreuse et anti-patriotique de l’économie camerounaise, à travers la gestion cavalière de ses finances, enfonce inexorablement le pays dans une spirale d’endettement devant conduire, si rien n’est fait, à l’effondrement de tout le système économique national avec, pour conséquences, l’aggravation du chômage et de la pauvreté de masse.