Par Mon’Esse
La ministre camerounaise en charge des Postes et Télécommunications (Minpostel), Minette Libom Li Likeng a souligné l’impératif, pour l’Agence de régulation du secteur (Art), de mettre en place un système numérique centralisé, accessible à tous, destiné à suivre en temps réel l’évolution des plaintes.
S’exprimant en fin de semaine, lors d’une visite de travail dans la métropole économique, Douala, elle a précisé que ce dispositif garantirait plus de transparence et des délais de résolution plus courts des problèmes que connaissent aujourd’hui les opérateurs de téléphonie mobile.
«Pour certains opérateurs, la réalisation des investissements ne correspond pas à la gravité des besoins sur le terrain, notamment en ce qui concerne l’amélioration du réseau 2G (voix) et du dispositif de protection des consommateurs», a-t-elle constaté.
Afin d’améliorer la collaboration entre les opérateurs et le régulateur, la Minpostel a demandé à l’Art la dynamisation d’une plateforme de concertation entre le régulateur et les opérateurs de télécommunications, en vue de mieux coordonner la gestion des infrastructures partagées à l’instar de la fibre optique.
Minette Libom Li Likeng a annoncé des mesures plus strictes dans les deux mois, à venir, allant notamment dans le sens de la modernisation du processus de gestion des plaintes grâce à un système numérique centralisé, permettant une gestion plus efficace des réclamations tout en renforçant la transparence.
Dans l’autre sens, les opérateurs télécoms seront appelés à fournir un accès en temps réel aux données de leurs réseaux, permettant ainsi au régulateur de surveiller directement la performance des infrastructures (qualité des appels, services internet, latence), l’objectif étant de permettre au régulateur de suivre, en temps réel, la performance du réseau national et d’intervenir rapidement en cas de dysfonctionnement.
Sur un autre plan, la Minpostel a déploré le manque de contrôle sur les engagements des opérateurs télécoms, en matière notamment de respect des cahiers de charges, l’absence d’outils modernes empêchant aujourd’hui un suivi rigoureux des performances des réseaux.
D’où l’autre appel, à l’Art, de moderniser son système de surveillance, en adoptant des outils automatisés capables de mesurer les performances des réseaux en temps réel, de façon à permettre la détection rapide des problèmes et la sanction des opérateurs défaillants.
Des sources proches du dossier, en 2023, les opérateurs de mobile que sont le local Cameroon Telecommunications (Camtel), le français Orange et le sud-africain Mtn ont investi un total de 185 milliards FCfa pour augmenter la couverture réseau, renforcer la qualité des services et répondre aux exigences des abonnés.
Ces dernières semaines, le ton est monté entre les opérateurs privés et le premier cité, qui détient le monopole de gestion de la fibre optique et qu’ils accusent d’avoir fait augmenter, en un an, le nombre de coupures de la fibre optique de plus de 40%.
Camtel, pour sa part, pointe des actes de vandalisme, des incidents liés aux travaux publics ainsi que la demande grandissante en services numériques, toutes choses mettant à rude épreuve son réseau de fibre optique.