Par Joël Onana
Moins d’une semaine après avoir annoncé le dépôt d’une demande d’extradition pour Yaroslav Hunka, l’ambassadeur russe à Ottawa Oleg Stepanov a confirmé ce 13 février à Ria Novosti que l’ambassade avait reçu une note de la diplomatie canadienne refusant d’extrader l’ancien SS.
Plus tôt dans la journée, une source au sein du ministère russe des Affaires étrangères avait confié à l’agence de presse que les autorités canadiennes avaient refusé l’extradition de Yaroslav Hunka, invoquant «l’absence de traité d’extradition» bilatéral. «Une excuse politiquement motivée», a estimé le diplomate russe, auprès de Ria Novosti, assurant que Moscou continuerait de demander justice.
«Un certain nombre de questions se posent».
a estimé Stepanov.
«Ottawa va-t-il ouvrir un dossier contre Hunka ? Nous n’avons rien entendu du cabinet de Trudeau à ce sujet».
a poursuivi l’ambassadeur, rappelant que le Premier ministre canadien s’était contenté de s’excuser au nom du Parlement.
Selon Ria, l’ambassadeur s’est également interrogé sur le fait que Hunka ait pu lever le voile sur son passé au moment d’obtenir la citoyenneté canadienne. La justice canadienne refuse de commenter Également sollicité par Ria Novosti, le ministère de la Justice canadien a répondu qu’il ne ferait pas de commentaire, dans la mesure où les demandes d’extraditions «sont considérées comme une question de communication confidentielle entre États».
«C’est pourquoi nous ne pouvons pas commenter l’existence d’une demande d’extradition à moins qu’elle ne soit rendue publique par les tribunaux».
a déclaré le ministère dans une réponse écrite à l’agence russe.
Fin septembre 2023, l’ovation pour Yaroslav Hunka au parlement canadien en présence de Volodymyr Zelensky avait provoqué un scandale lorsque le Centre des amis de Simon Wiesenthal avait révélé que cet homme de 98 ans, présenté comme un «un Canadien ukrainien, vétéran de la Seconde Guerre mondiale qui a combattu contre les Russes pour l’indépendance de l’Ukraine», était en réalité un ancien Waffen SS. Dans la foulée, le président de la Chambre des communes avait annoncé sa démission, présentant «ses excuses les plus sincères aux communautés juives partout au Canada et autour du monde» et déclarant assumer «l’entière responsabilité de ses actes».
Quant à Justin Trudeau, celui-ci avait présenté les «excuses sans réserve» du Parlement «au président Zelensky et à la délégation ukrainienne pour la position dans laquelle ils ont été placés». Fin octobre, le Comité d’enquête russe avait annoncé l’inculpation par contumace de Yaroslav Hunka, pour «génocide» de civils sur le territoire ukrainien au cours de la Seconde Guerre mondiale. Le Comité avait alors expliqué être parvenu à retracer le parcours meurtrier, dans l’ouest de la République socialiste soviétique d’Ukraine, de l’unité à laquelle appartenait Hunka, à savoir la 14e division de la Waffen SS «Galicie», composée de volontaires ukrainiens.