Par Arlette Akoumou Nga
Sept mois après avoir ordonné aux troupes françaises de quitter son territoire, le Niger a exigé, samedi 16 mars, le départ sans délai des soldats américains. « Le gouvernement du Niger, prenant en compte les aspirations et les intérêts de son peuple, décide en toute responsabilité de dénoncer avec effet immédiat l’accord relatif au statut du personnel militaire des Etats-Unis et des employés civils du département américain de la défense sur le territoire du Niger », a déclaré le colonel Amadou Abdramane, porte-parole de la junte au pouvoir depuis juillet 2023, à la télévision nationale, précisant qu’une « correspondance diplomatique » en ce sens serait adressée à Washington.
Cette rupture est intervenue deux jours après le départ de Niamey d’une importante délégation américaine, à la suite d’une visite qui a tourné au camouflet. Molly Phee, la secrétaire d’Etat adjointe aux affaires africaines, Celeste Wallander, la secrétaire d’Etat adjointe à la défense, et le général Michael Langley, le patron du commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom), n’ont pas réussi à être reçus par le chef de la junte, le général Abdourahamane Tiani, malgré un prolongement de vingt-quatre heures de leur séjour, et ils ont dû se contenter d’entretiens avec le premier ministre. « L’arrivée de la délégation américaine n’a pas respecté les usages diplomatiques », a expliqué le porte-parole de la junte, pointant « l’attitude condescendante assortie de menaces de représailles » de Molly Phee.