Par Joël Onana
Les Namibiens se rendent aux urnes ce mercredi pour des élections générales. Ce pays d’Afrique australe est dirigé depuis son indépendance en 1990 par l’Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (Swapo), parti historique. Si la candidate du parti au pouvoir, Netumbo Nandi-Ndaitwah, l’emporte, elle deviendra la première femme présidente de la Namibie. Toutefois, un second tour inédit pourrait être nécessaire, tant la compétition s’annonce serrée.
Netumbo Nandi-Ndaitwah, 72 ans, figure emblématique de la lutte pour l’indépendance, a voté tôt mercredi matin dans un bureau situé à Windhoek, la capitale.
Si elle remporte l’élection, Netumbo Nandi-Ndaitwah marquera l’histoire en devenant la première femme présidente de la Namibie. Dans toute l’Afrique australe, peu de femmes ont accédé à cette fonction, et jamais par le biais d’un vote populaire. À titre de comparaison, Samia Suluhu Hassan en Tanzanie et Joyce Banda au Malawi ont accédé à la présidence à la suite de décès de leurs prédécesseurs. Depuis sa création, la Swapo n’a présenté que des candidats masculins à la présidence. L’éventuelle victoire de Nandi-Ndaitwah représenterait donc une avancée majeure pour les femmes en politique dans la région.
Les 1,4 million d’électeurs inscrits ont jusqu’à 21h00, heure locale, pour glisser leur bulletin dans des urnes bleues pour la présidentielle, et jaunes pour les législatives. Le dépouillement devrait être achevé d’ici samedi, selon la commission électorale. Dans les files d’attente devant les bureaux de vote, les attentes des électeurs traduisent les enjeux de cette élection.
Depuis l’indépendance de la Namibie, tous les présidents ont été élus dès le premier tour. Certains observateurs estiment cependant que la configuration actuelle pourrait modifier cette tradition. Si nécessaire, le second tour devra avoir lieu dans les 60 jours suivant l’annonce des résultats définitifs, comme le prévoit la loi électorale.
La candidate de la Swapo doit faire face à Panduleni Itula, un ancien membre du parti et fondateur du mouvement des Patriotes indépendants (Ipc). Lors de l’élection précédente, Panduleni Itula avait surpris en obtenant 29,4 % des voix en tant que candidat indépendant, alors que le président sortant, Hage Geingob, avait été réélu avec seulement 56 %. Habe Geingob, âgé de 82 ans, est décédé en février, quelques semaines seulement après l’annonce de son traitement contre le cancer. Désormais, Panduleni Itula représente un challenger sérieux pour la Swapo, affaiblie par des décennies de règne sans partage.
Parmi les autres candidats, on compte McHenry Venaani, chef du Mouvement démocratique populaire (Pdm), le plus grand parti d’opposition au parlement, Bernadus Swartbooi, du parti Mouvement populaire des sans-terre, ainsi que Job Amupanda, du parti Affirmative repositioning.
Comme dans d’autres pays africains, une série de questions devraient influencer le choix des électeurs le 27 novembre, notamment le chômage, la pauvreté, la faible croissance économique et les inégalités.