Par Arlette Akoumou Nga
Le président de la Haute Autorité de la Communication (Hac), Gaoussou Coulibaly, a expliqué dans un communiqué que la décision fait suite aux violations des textes législatifs et réglementaires sur la régulation des médias, relevées dans un élément de son journal ‘Afrique’ du lundi 26 août 2024.
Coulibaly a soutenu que dans cette édition, “l’élément incriminé manque d’équilibre de traitement en ce sens que le journaliste ne donne que la version de ses sources, qu’il qualifie de concordantes sans jamais prendre en compte la version des Forces armées maliennes diffusée par la Direction de l’information et des relations publiques (Dirpa)”. “De ce fait, il a manqué de précaution d’usage et de réserve habituelle du journaliste, qui consistent à employer le conditionnel pour des faits qu’il rend publics sans vérification”, poursuit la même source, ajoutant que “cette sanction de suspension fait aussi suite à un avertissement que le collège de la Hac a adressé à TV5 Monde le 15 mai 2023 pour des manquements similaires”.
Et d’ajouter : “Au regard de tout ce qui précède, le collège de la HAC a constaté et sanctionné ces manquements conformément au décret 2016-0626 du 25 août 2016 déterminant les conditions de mise en œuvre des sanctions non pénales prononcées par la Hac”.
TV5 Monde réagit
Suite à cette décision de suspension, TV5 Monde a réagi sur son site, exprimant son regret de n’avoir pas été avisée au préalable pour donner ses explications.
Dans un article consulté par Anadolu, la chaîne “regrette cette situation et notamment de ne pas avoir été saisie par la HAC et de n’avoir pu apporter des explications au regard des faits qui lui sont reprochés”, peut-on lire dans sa réaction.
Elle a, par ailleurs, précisé qu’au moment où l’information des frappes de drones avait été donnée par TV5 Monde, “l’armée malienne n’avait pas encore donné sa version des faits, malgré leur sollicitation directe”.
La chaîne poursuit:
La version de l’armée a été donnée par la chaîne dans une brève datée du 26 août.
Pour rappel, le collège de la Haute Autorité de la Communication (Hac) a procédé, en avril 2022, au retrait définitif de l’autorisation d’établissement et d’exploitation des services de Radio France Internationale (Rfi) et de France 24 au Mali, pour avoir accusé l’armée malienne d’exactions sommaires sur des civils. La Haute Autorité de la Communication a également suspendu, en février 2024, la chaîne ‘France 2’ pour “des manquements graves à l’éthique et à la déontologie journalistique ainsi qu’une apologie du terrorisme”.
En août 2024, l’autorité de régulation a également suspendu la télévision ‘Lci’ des bouquets de tous les distributeurs de services de radiodiffusion sonore ou télévisuelle autorisés au Mali pour une période de deux mois, après “des fausses accusations” d’un consultant de la chaîne de télévision contre l’armée malienne et ses alliés russes.
La suspension de TV5 Monde porte ainsi à cinq le nombre de médias français faisant l’objet de sanctions au Mali.