Par Mon’Esse
La région camerounaise du Centre accueille environ 56.050 personnes déplacées internes (Pdi), selon l’enquête pilote d’évaluation des besoins multisectoriels dans cette zone, réalisée par l’Institut national de la statistique (Ins).
La répartition desdites personnes, selon leur région d’origine, permet de constater que la majorité provient de la région des régions anglophones du Nord-Ouest (75%) et du Sud-Ouest (12%), où règne une violente crise sécessionniste, mais aussi de l’Extrême-Nord (5%) où sévit la secte islamiste Boko Haram.
Dans cet ensemble, 54% (30.299) des individus sont des femmes, et 46% (25.751) des hommes, 13.973 de cette population ayant entre 5 et 14 ans, toute chose qui représente une partie significative de la population déplacée.
En termes d’exercice d’une activité économique selon le sexe, moins de la moitié (38%) de cette population en âge de travailler sont économiquement actifs, une tendance plus prononcée chez les hommes (47%) que chez les femmes (31%).
«Bien que les proportions des Pdi sans emploi soient élevées, ce phénomène affecte davantage les femmes que les hommes, que ce soit parmi ceux qui recherchent un emploi (28% de femmes contre 21% d’hommes) ou parmi ceux qui n’en cherchent pas (41% chez les femmes contre 32% chez les hommes).»
S’agissant de la situation du handicap, l’enquête indique qu’environ 6% des Pdi dans la région vivent avec un handicap, soulignant ainsi la nécessité de prendre en compte les besoins spécifiques des personnes en situation de handicap dans les interventions humanitaires.
Au plan du statut matrimonial, les Pdi célibataires, ou jamais mariés, représentent la plus grande proportion (65%) de l’ensemble des Pdi dans le Centre, ceci indiquant que la population déplacée comprend un nombre important de jeunes adultes qui, potentiellement, sont confrontés à des défis supplémentaires liés à leur situation matrimoniale et familiale.
Quant à la répartition des Pdi selon leurs besoins prioritaires, l’Ins révèle que les trois besoins les plus fréquemment mentionnés sont, par ordre d’importance, l’accès à des activités génératrices de revenu (60%), le besoin d’accès à la nourriture (16%) et le besoin d’accès à l’éducation pour leurs enfants (10%).
En ce qui concerne la perception de l’accès à l’assistance humanitaire, 98% des ménages déplacés internes trouvent qu’elle reste malgré tout insuffisante.