Par Arlette Akoumou Nga
Le gouvernement sud-coréen, un important exportateur d’armes, avait déjà fait savoir qu’il étudiait la possibilité d’envoyer de l’armement directement à Kiev, en réponse au déploiement de soldats par Pyongygang pour soutenir Moscou dans sa guerre contre l’Ukraine. Il s’y opposait jusqu’à présent en raison d’une politique nationale de longue date qui l’empêche de fournir des armes à des pays engagés dans des conflits actifs.
Ajustement
Mais, « maintenant, en fonction du niveau de l’implication nord-coréenne, nous allons ajuster progressivement notre stratégie de soutien en plusieurs étapes », a déclaré le président sud-coréen, Yoon Suk-yeol, lors d’une conférence de presse à Séoul, jeudi 7 novembre. « Cela signifie que nous n’excluons pas la possibilité de fournir des armes », a-t-il ajouté, précisant, sans en dire davantage, que « si nous engageons un soutien en matière d’armement, nous considérons en priorité des armes défensives ».
D’après le président ukrainien Volodymyr Zelensky, 11 000 soldats nord-coréens ont été déployés dans la région russe de Koursk, frontalière de l’Ukraine, pour soutenir les forces du Kremlin. Durant cette même conférence, M. Yoon a affirmé être convenu, lors d’un échange téléphonique avec le président américain élu, Donald Trump, d’une rencontre qui aura lieu « dans un futur proche ». « Je pense que nous aurons l’occasion de nous rencontrer au cours de cette année », a-t-il même précisé.
Coup dur pour l’Ukraine
Lors de cet échange téléphonique, les deux hommes ont évoqué plusieurs sujets liés à la Corée du Nord, tels que « l’envoi de plus de 7 000 ballons-poubelles, le brouillage du GPS » et les tirs de missiles nord-coréens, a relevé M. Yoon. Mercredi 6 novembre, la chambre haute du Parlement russe a ratifié un traité de défense mutuelle avec la Corée du Nord, conclu au cours d’une rare visite de Vladimir Poutine à Pyongyang en juin, qui prévoit notamment « une aide militaire immédiate » réciproque en cas d’attaque contre l’un des deux pays.
Une participation des soldats nord-coréens aux combats, dont les Occidentaux pensent qu’elle est imminente, serait un nouveau coup dur pour les troupes ukrainiennes, en manque d’hommes et d’armes, et qui reculent sur de nombreux tronçons du front.