Par Julie Peh
Des manifestants portaient des bouteilles d’eau polluée provenant des rivières Pra et Birim, afin de souligner l’impact dévastateur de l’exploitation minière illégale, localement appelée « galamsey« , sur l’environnement, selon l’Afp.
« Nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors que nos rivières et nos plans d’eau sont empoisonnés par le mercure. L’exploitation minière illégale détruit notre environnement et notre avenir« , a déclaré à l’Afp Henry Tagoe, l’un des organisateurs.
Le Ghana, premier producteur d’or d’Afrique, est confronté depuis des années à l’impact négatif de la galamsey.
L’exploitation minière illégale menace notamment la culture du cacao. Face à la crise économique que traverse le pays depuis 2022, un nombre croissant de producteurs vendent leurs terres à des mineurs illégaux.
Outre la perte de terres agricoles, les activités minières contribuent également à la pollution des cours d’eau et nappes phréatiques via les produits chimiques utilisés pour l’extraction.
Le 22 septembre et 23 septembre, 54 manifestants ont été interpellés pour « troubles à l’ordre public » pour avoir bloqué des routes et brûlé des pneus à l’occasion de manifestations lancées le 20 septembre contre le galamsey.
« Nous demandons la libération immédiate de nos collègues manifestants. Ils n’ont fait qu’exercer leur droit de s’élever contre cette injustice« , a réclamé M. Tagoe. Les organisateurs prévoient également de manifester le 4 et 5 octobre, mais la mobilisation du octobre est restée faible.
Entonnant l’hymne national ghanéen et des chants patriotiques, les manifestants, vêtus de rouge et de noir, ont dansé dans les rues d’Accra.
Peu nombreux, ils ont brandi des pancartes portant des slogans tels que « L’exploitation minière illégale nous tue », « La cupidité détruit les nations » et « Arrêtez la galamsey maintenant ». L’exploitation minière illégale est devenue une question centrale à l’approche des élections générales de décembre dans ce pays de 33 millions d’habitants.
Les syndicats ont appelé à une grève nationale le 10 octobre pour faire pression sur le gouvernement.