Par Julie Peh
Jusqu’ici, les citoyens éthiopiens disposaient d’un régime de faveur accordé par l’Union européenne, comme de nombreux autres pays. Par exemple, les Éthiopiens pouvaient obtenir des visas Schengen à entrées multiples, le traitement des demandes devait se faire en quinze jours et ils n’étaient pas obligés de toujours fournir la totalité des justificatifs prévus par le règlement.
Ces dérogations sont désormais terminées. Les Éthiopiens n’auront droit qu’à des visas avec une seule entrée en Europe et devront attendre un mois et demi pour l’obtenir. Par ailleurs, les détenteurs d’un passeport de service ou d’un passeport diplomatique devront désormais payer leurs visas alors que jusqu’ici, ils étaient exemptés.
L’Union européenne reproche à l’Éthiopie de ne pas coopérer suffisamment à sa politique de réadmission des migrants et de ne pas donner assez de documents de voyage pour le retour au pays d’Éthiopiens qui ont tenté d’entrer en Europe mais à qui l’asile a été refusé.
L’Éthiopie appelle à « reconsidérer » la décision
Ce durcissement est présenté comme temporaire, mais le délai n’est pas précisé. L’octroi des visas a déjà été durci pour les Gambiens et l’UE y voit un moyen de pression efficace. Le Bangladesh avait par exemple offert des concessions après avoir été menacé de mesures similaires.
L’Éthiopie s’est dit mardi « consternée » par la décision de l’Union européenne.
« Cette décision a été prise à un moment où les deux parties travaillent en étroite collaboration pour le retour de manière digne, ordonnée et sûre des Éthiopiens qui se sont vu refuser l’autorisation légale de séjourner dans les États membres de l’UE », s’est offusquée dans un communiqué l’ambassade d’Éthiopie à Bruxelles, qui appelle l’UE à « reconsidérer » la décision.