Par Julie Peh
Cette tentative “peu orthodoxe”, selon Abuja, rentre dans le cadre d’une procédure judiciaire engagée à Paris par la firme chinoise contre la nation ouest-africaine.
L’affaire découle de la résiliation en 2015 par l’État d’Ogun (dans le sud-ouest du Nigéria) d’un accord signé en 2007 avec Zhongshan pour développer une zone de libre-échange. La présidence nigériane indique qu’au moment de la résiliation dudit contrat, Zhongshan n’avait pas respecté son cahier de charges, se limitant à ériger une clôture périphérique sur le terrain destiné à la zone.
L’affaire sera portée en arbitrage auprès de plusieurs juridictions et en 2019, le Nigéria aurait été condamné à payer 60 millions de dollars américains de dommages et intérêts. Le pays avait alors introduit un recours et obtenu gain de cause notamment aux États-Unis et au Royaume Unis.
Par la suite, le pays dit avoir engagé des pourparlers avec le partenaire chinois pour une solution à l’amiable. Tentative qui a visiblement échoué.
« Alors que le procureur général de l’État fédéral (du Nigéria) et le ministre de la Justice travaillent avec le gouvernement de l’État d’Ogun sur une résolution à l’amiable, Zhongshan a obtenu deux ordonnances du tribunal judiciaire de Paris datées du 7 mars 2024 et du 12 août 2024, sans qu’aucun avis ne soit dûment signifié au gouvernement fédéral du Nigéria et au gouvernement de l’État d’Ogun », déplore l’exécutif nigérian.
Sur la saisine des actifs sus évoquée, Abuja estime que la société chinoise aurait induit la juridiction parisienne en erreur car ces actifs sont “protégés par l’immunité diplomatique”.
« Il ne fait aucun doute que Zhongshan a dissimulé des informations vitales et induit en erreur le tribunal judiciaire de Paris en lui faisant saisir les avions présidentiels du gouvernement nigérian. »
Au moment où nous mettions sous presse , Zhongshan n’avait pas réagi à ces accusations et le gouvernement nigérian indique qu’il travaille à résoudre le différend et protéger les actifs du pays à l’étranger.