Par Sandra Embollo
Une grande villa aux couleurs du drapeau américain et un gigantesque portrait de Donald Trump trônent dans le jardin. C’est impossible de rater la « Trump House » depuis la route. Cette maison, transformée en lieu de pèlerinage et de rassemblement pro-Trump, est devenue une attraction locale, créée par la députée républicaine Leslie Rossi pour mobiliser les électeurs du candidat.
Mais d’où vient cette idée ? « Tout a commencé en 2016, explique Leslie Rossi, mère de huit enfants et fervente conservatrice. Après huit ans sous Obama, l’économie était en berne, les gens devaient cumuler deux emplois. C’était une catastrophe pour notre ville. » Fille de parents démocrates, Rossi décide alors de transformer une vieille maison en lieu de rassemblement pour les sympathisants de Trump. L’initiative a depuis reçu les félicitations de l’ancien président lui-même.
Ce dimanche 3 novembre, l’affluence était au rendez-vous. « Il y a des jours où près d’un millier de sympathisants viennent nous voir, raconte fièrement Leslie Rossi. Latrobe, autrefois bastion démocrate, est désormais une terre républicaine. » Parmi les visiteurs, Cindy, venue avec son ami, en profite pour acheter des produits dérivés dans la boutique de la « Trump House » : « J’ai pris une casquette, une pancarte, un t-shirt et un drapeau, explique-t-elle. La pancarte ira dans mon jardin, et le drapeau sur le porche d’entrée. »
À côté de la « Trump House », une nouvelle attraction fait sourire : une statue de Donald Trump en tenue d’éboueur, en clin d’œil aux propos polémiques de Joe Biden, qui avait qualifié les partisans de Trump d’« ordures ». « Voilà, je suis l’une des 250 millions de personnes que Biden considère comme des ordures », ironise Cindy en posant pour une photo.
À un jour du scrutin, les visiteurs de la « Trump House » expriment leurs inquiétudes. « Je crains pour l’intégrité du processus électoral, confie une partisane. Trump devrait l’emporter largement, mais il y a tant de fraudes dans les villes démocrates. Si Kamala Harris gagne, pour moi, ce sera à cause de ça. » Un discours répandu parmi les républicains de Latrobe, et que partage Leslie Rossi. Elle n’hésite pas à qualifier Kamala Harris de « socialiste » et pense, comme de nombreux partisans « Maga » [Make America Great Again, Ndlr], que l’élection de 2020 leur a été « volée ».