Par Boris Ngounou
Au moment où le Cameroun s’apprête à faire les yeux doux aux investisseurs présents en Côte d’Ivoire pour la Can, il importe de préciser les contours du doing business du pays des Lions indomptables. Sur un total de 190 économies évaluées à travers le monde, le pays occupe le 181e rang, avec un score de 36,3 points sur 100, selon les estimations de la Banque Mondiale.
Ce classement peu reluisant du Cameroun s’explique notamment par le taux d’imposition des bénéfices des entreprises, jugé relativement élevé (soit 57,7%) comparativement à la moyenne dans les pays d’Afrique subsaharienne, fixée à 47,3%.
Au Cameroun, le nombre total de paiements d’impôts et taxes à effectuer par une entreprise au cours d’une année, est évalué à 44, contre 36,6 en Afrique subsaharienne.
En dehors du classement doing business, plusieurs autres facteurs clés, peuvent influencer le choix d’un investisseur pour un pays. Il s’agit entre autres de la stabilité politique. Le Cameroun n’est certes pas sous l’emprise d’un coup d’Etat militaire, mais l’on ne saurait balayer d’un revers de la main, la guerre séparatiste qui déstabilise et endeuille les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest depuis 2017.
Lors de son forum économique en côte d’ivoire, comme c’était déjà le cas l’année dernière lors de la mondiale de football au Qatar, le Cameroun va, en dépit du contexte brandir la facilitation des investissements, garantie par la loi de 2013 en la matière. Celle-ci offre aux porteurs de projets des exonérations fiscalo-douanières allant de 5 à 10 ans, aussi bien en phase de lancement que d’exploitation de leurs entreprises.
Selon les chiffres de l’Api, entre 2014 et 2019, cette loi a permis de réaliser des investissements de 987 milliards de Fcfa, et la création de 12 050 emplois directs.