Par Arlette Akoumou Nga
Ces derniers jours, plusieurs conducteurs de taxis ont été retrouvés morts dans des circonstances troublantes, laissant planer le spectre de crimes rituels à l’approche des élections.
L’incident le plus récent et le plus choquant s’est produit jeudi dernier, lorsque le corps sans vie d’un chauffeur de taxi a été découvert dans le lac municipal de Yaoundé. Les premiers éléments de l’enquête révèlent des détails macabres : certains organes de la victime auraient été prélevés, renforçant l’hypothèse d’un crime à caractère rituel. Cette vague de meurtres ciblant spécifiquement les conducteurs de “véhicules jaunes”, comme on les appelle localement, a semé la panique parmi les professionnels du secteur. Beaucoup craignent désormais pour leur sécurité et celle de leurs collègues, dans une ville où le taxi représente un mode de transport essentiel pour de nombreux habitants.
Les autorités locales ont rapidement réagi en lançant une enquête approfondie pour identifier et appréhender les responsables de ces actes odieux. Cependant, l’efficacité de leur action est remise en question par une population de plus en plus inquiète et exigeant des résultats rapides.
Le timing de ces crimes soulève également des questions troublantes. Au Cameroun, il est malheureusement courant de constater une recrudescence des crimes dits rituels à l’approche des échéances électorales. Cette corrélation, observée à plusieurs reprises par le passé, alimente les rumeurs et les théories sur les motivations réelles derrière ces assassinats.
Les crimes rituels, souvent associés à des croyances occultes visant à obtenir pouvoir et richesse, sont un phénomène récurrent dans certaines régions d’Afrique. Au Cameroun, ils ont tendance à s’intensifier pendant les périodes électorales, certains individus cherchant à accroître leur influence politique ou économique par des moyens occultes et criminels.
Cette situation met en lumière les défis auxquels sont confrontées les autorités camerounaises en matière de sécurité publique et de lutte contre la criminalité organisée. Elle souligne également la nécessité de sensibiliser la population aux dangers de ces pratiques et de renforcer les mesures de protection pour les groupes vulnérables, dont font partie les taximen.
Face à cette menace, les syndicats de taximen appellent à une mobilisation générale et à des mesures de sécurité accrues. Certains envisagent même des actions de protestation pour exiger une meilleure protection de la part des forces de l’ordre.
Les autorités, quant à elles, sont sous pression pour résoudre rapidement cette affaire et rassurer une population de plus en plus anxieuse. Des patrouilles supplémentaires ont été déployées dans les zones considérées comme à risque, et un appel à la vigilance a été lancé à tous les conducteurs de taxi.
Cette série de crimes jette une ombre sur la ville de Yaoundé et met en évidence les tensions sociales et politiques qui persistent dans le pays. Alors que le Cameroun se prépare pour de futures échéances électorales, la capacité des autorités à garantir la sécurité de tous les citoyens sera scrutée de près, tant par la population que par la communauté internationale.