Par Léopold DASSI NDJIDJOU
«Il faut repositionner notre parti face aux enjeux et défis de l’heure. D’où la mise sur pied de quatre comités stratégiques », a lancé le patron de ce parti. Il s’agit en l’occurrence des comités « de réflexion stratégique et opérationnelle », d’abord pour l’orientation économique du programme politique ; ensuite pour le redressement et la redynamisation ; à côté de ces deux premiers comités, le troisième porte sur la relecture des statuts et le règlement intérieur alors que le dernier va travailler sur la mobilisation et l’intégration des jeunes et des femmes.
De ce fait, il a dit compter sur chaque militant pour « sortir l’Upc de l’impasse et la replacer dans la marche de l’histoire réelle du Cameroun ». C’est un travail urgent qui commence dans l’immédiat, a-t-il indiqué. Pour Robert Bapooh Lipot, il s’agit d’une « volonté de remettre l’Upc au cœur de la construction de la prospérité du Cameroun ». Comme on le voit, il s’est agi, pour aller dans le sens des organisateurs de cette rencontre, de « la présentation des exigences qui participent à la redynamisation fondamentale du parti ». Pour en arriver-là, l’Upc doit faire sa mue dans un contexte où la population camerounaise est très éduquée. « Nous ne pouvons plus avoir pour seul argument devant le peuple camerounais : c’est nous qui avions libéré le Cameroun. C’est déjà un disque rayé qui nous conduit vers les armoires du musée de l’histoire politique du Cameroun », a exhorté l’homme politique en face des camarades acquis à la cause.
Dans cette lancée, il est définitivement convaincu que son parti n’a pas d’avenir si les militants continuent de ramener l’Upc à une Eglise où la nostalgie constitue l’évangile principal. « Certes, le rétroviseur est important dans la conduite d’un véhicule, mais en y accrochant son regard, on va droit dans le mur. Le destin de notre parti doit nécessairement épouser les contours de la marche du Cameroun vers l’avenir », a-t-il rappelé à ses camarades. Bien plus, il a souligné avec emphase qu’il est venu à leur rencontre pour les inviter à « tourner le dos aux querelles et batailles qui dévaluent chaque jour le patrimoine du peuple Camerounais que représente réellement l’Upc.
Loin de penser à nous-mêmes, donnons la priorité à la place que doit occuper l’Upc dans la gestion des enjeux et défis qui interpellent le Cameroun ». Il appelle de ce fait ses camarades du parti à la mobilisation pour affronter les échéances électorales futures dans l’unité. Plus loin, il indique qu’il est prêt en ce qui le concerne, « à maintenir son parti dans les institutions de la République, garantissant pour ainsi dire, les orientations fondamentales définies par les pères fondateurs ». Il est temps, précise-t-il à l’endroit de chaque militant, de donner le meilleur de lui-même pour faire renaître et repositionner l’Upc dans la scène politique camerounaise, sa grandeur, « après les blessures de 2020 ».
« Extrémisme contre unité du parti »
Robert Bapooh Lipot est convaincu que les difficultés de l’Upc sont liées aux élans anarchistes qui n’ont rien avoir avec la vie d’un parti politique républicain. « Depuis 1991, certains camarades refusent d’être dans une dynamique qui donne à l’Upc, l’opportunité de participer à la construction d’un Cameroun fort et prospère », lance-t-il en pensant certainement aux différentes factions qui minent son parti. Il convoque dans ce sillage l’histoire politique de sa famille politique en précisant que le regretté Secrétaire Général Augustin Frédéric Kodock avait en son temps beaucoup lutté contre ces dérives.
Et d’ajouter que depuis sa disparition et son arrivée à la tête de de l’Upc, il fait face à « une animosité de certains camarades qui ont fait de l’extrémisme, un programme politique .Cependant, avec témérité et sérénité, nous assumons nos responsabilités et tenons à faire de l’Upc, un parti politique respectable et respectueux des institutions de la République ». Pour élucider cette approche, il est revenu sur une sorte de bilan aux commandes de l’Upc.
Ainsi, sur le plan politique, il a « mené des négociations intenses pour sauvegarder la présence de l’Upc Sénat ». Pour entretenir l’image de marque du parti au sein de l’opinion publique, il a lancé des grands chantiers à l’honneur des martyrs et héros de la lutte pour la réunification et l’indépendance du Cameroun. Parlant de la gestion des divisions de l’Upc, il a confié avoir pris le bâton de pèlerinage pour aller à la rencontre de tous ceux qui s’opposent à son travail pour le Parti. « J’ai rencontré tout le monde et affirmé ma disponibilité à rassembler tous les Upcistes », a-t-il confié entre autres initiatives prises au cours de son bail à la tête du parti. Maintenant, tous les regards sont tournés vers l’implémentation des quatre comités de réflexion stratégique et opérationnelle.