Par Sandra Embollo
L’indignation est collective depuis quelques heures maintenant au niveau de toile. Dans une vidéo, inhumaine, l’on découvre l’artiste Longue Longue être torturé par plusieurs hommes. Menotté au dos, il est sévèrement battu à coup de machette. Les hurlements du père de famille suscitent l’émoi. Les fait apprend-on remontent en 2019, au lendemain de la présidentielle d’octobre 2018. D’après le récit de l’artiste, il « fut arrêté à l’hôtel Sawa par des militaires et torturé dans les locaux de la Sécurité militaire à Douala ».
Au lendemain de sa libération, il avait déclaré à Équinoxe Télévision, notamment, dans l’émission Dimanche avec vous : « On m’a torturé avec une machette, presque qu’à mort. J’ai même pissé le sang ». Difficile pour le moment de connaitre les raisons de ce traitement dégradant, mais l’artiste avait été arrêté dans un contexte où le débat était encore vif sur la dernière élection présidentielle remportée par Paul Biya.
« Voir Longue Longue hurler m’a déchiré le cœur… »
La circulation de cette vidéo sur la toile, provoque une vague d’indignation. Dans un post sur son compte Facebook, l’artiste Lady Ponce condamne l’acte barbare. « Stop à cette barbarie ! Certains hommes en tenues continuent d’utiliser la violence pour dominer les opprimés au Cameroun. Je condamne cela avec la dernière énergie ! », a-t-elle posté. Kareyce Fotso n’est pas en reste, elle dénonce dans la foulée des pratiques esclavagistes.
« Je viens de pleurer comme jamais. Voir Longue Longue hurler m’a déchiré le cœur. Pourquoi esclavagiser son frère ? Qu’a-t-il fait ? », a-t-elle questionné. La classe politique s’indigne aussi, Maurice Kamto, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), condamne l’acte qu’il qualifie de « barbarie d’Etat », et demande l’ouverture d’une enquête pour que les coupables répondent de leur acte.
La traduction de la cruauté
De l’avis de Cabral Libii, le président national du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn). « Ces images insoutenables sont la traduction de la cruauté d’une poignée de « commandants » de la République, qui se montrent forts contre les faibles », a-t-il soutenu. Il demande que justice soit rendue à l’artiste.