Par Perton Biyiha
«Le Cameroun a un fort potentiel géologique pour un certain nombre de minéraux ; fer, bauxite, diamants, calcaire, rutile et cobalt nickel. bien géré, ce potentiel pourrait contribuer à la croissance économique du pays». Ce constat fait par le ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique (MINMIDT) depuis de nombreuses années est encore d’actualité. Toutefois, le potentiel minier camerounais est engagé depuis un bon moment, dans un processus de migration qui devrait aboutir cette année, à la production des premiers minerais en quantité industrielle. D’ailleurs, la vulgarisation des efforts consentis par le gouvernement pour atteindre cet objectif, seront au cœur de la Convention internationale des mines et expositions du Cameroun (Cimec) qui va se tenir du 22 au 24 mai à Yaoundé sous le thème «Transition du potentiel géologique à la mise en production des gisements miniers comme moyen de renforcement de la croissance économique dans la sous-région »
Selon les indications formulées par Fuh Calistus Gentry, le ministre par intérim des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), le Cimec va conférer un nouveau statut au Cameroun, mais également à la ville de Yaoundé. Le membre du gouvernement est convaincu que la capitale du pays pourrait ainsi devenir un nouveau centre de négociations des financements des projets miniers, au regard de ses atouts qui sont, entre autres, son fort potentiel minier, le bilinguisme de sa population et sa position géographique unique et privilégiée. Cet évènement de haut niveau va également permettre de mettre un accent sur les opportunités disponibles dans le secteur minier Camerounais, notamment les permis de recherche encore non exploités. A ce propos, le Minmidt a invité les plateformes boursières, les banques, les assureurs et les avocats « à s’impliquer pleinement dans l’industrie minière au Cameroun afin de permettre aux sociétés minières de lever les fonds sur les plateformes financières servant à couvrir les risques encourus ».
Industrialisation en marche
Le Cimec 2024 est annoncé à une période où le Cameroun jouit d’ores et déjà du statut de pays producteur minier grâce à l’entrée en production de la petite mine d’or de Colomine. En 2024, cette exploitation aurifère va opérer une migration vers un système d’exploitation plus moderne baptisé Carbon in leach (Cil). Le Minmidt plaide d’ailleurs pour que cette technique devienne la norme dans les exploitations aurifères disséminées à travers le pays en 2024. En outre, au début du mois de janvier, Fuh Calistus Gentry a réceptionné plusieurs engins qui vont être utilisés dans le cadre de l’exploitation du minerai de fer de la Lobé, dans la région du Sud. La compagnie chinoise Sinosteel va exploiter ce gisement pendant 20 ans, en extrayant chaque année, pas moins de 10 millions de tonnes de fer. Les premiers stocks de fer sont attendus en juin 2024.
Toujours en 2024, ce département ministériel ambitionne de lancer l’exploitation du gisement de fer de Bipindi-Grand Zambi, dans la région du Sud. Selon les prévisions du Minmidt, dévoilées lors d’une visite de travail sur le site en novembre 2023, les premières exportations du minerai de fer issu de ce gisement minier dont le potentiel est estimé à 160 millions de tonnes, auront lieu en décembre. Au courant de la même année, Fuh Calistus Gentry va poursuivre la mise en œuvre du projet d’exploitation du fer de Mbalam, dont le démarrage technique est intervenu au mois de décembre de l’année précédente.
Pour mémoire, malgré un énorme potentiel la contribution du secteur minier (hors pétrole) dans le PIB du pays reste encore marginale, soit moins de 1%. Par ailleurs, le pays est absent lorsqu’il s’agit d’évoquer les grands États miniers africains.