Par Mon’Esse
Le Cameroun abrite actuellement trois crises humanitaires complexes, et est confronté à de multiples défis humanitaires alimentés par la violence, les chocs climatiques et les épidémies, selon le dernier rapport pays du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha).
Lesdits défis, indique le rapport consulté lundi par la rédaction, sont aggravés par des faiblesses structurelles de développement et d’autres vulnérabilités.
La première de ces crises, alimentée par la secte islamiste Boko Haram, touche la région de l’Extrême-Nord et s’étend au bassin du Lac Tchad. En 2023, indique Ocha, les partenaires humanitaires ont estimé à 1,6 million le nombre de personnes ayant besoin d’une assistance humanitaire.
Selon l’analyse du Cadre harmonisé datant d’octobre 2023, plus de 900.000 personnes seront confrontées à une insécurité alimentaire et nutritionnelle aiguë au cours de la prochaine période de soudure, allant de juin à août 2024.
S’agissant de la crise sécessionniste, qui règne depuis fin 2016 dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, elle a l’année dernière laissé 1,7 million de personnes en besoin d’assistance humanitaire, la protection, l’accès à la nourriture, à l’éducation et à l’eau potable étant parmi les besoins les plus urgents dans ces zones.
Dans la région de l’Est, l’impact de l’afflux de réfugiés centrafricains a accru les besoins humanitaires des populations hôtes et réfugiées, ces dernières étant confrontées à des risques de protection tels que la violence basée sur le genre, l’exploitation et les abus, ainsi qu’à un accès limité aux services de base et aux moyens de subsistance, sans compter que les communautés d’accueil souffrent elles aussi d’une insécurité alimentaire, d’une malnutrition et d’un taux de pauvreté élevés.
Le Cameroun, appuie Ocha, est également touché par des catastrophes liées au climat telles que les inondations et les sécheresses, qui affectent les moyens de subsistance et la résilience de la population.
Au 31 décembre 2023, les donateurs ont généreusement contribué à hauteur de 125,8 millions de dollars à la réponse humanitaire pour le pays, toute chose ne représentant que 31% des besoins.
«Le financement limité a entraîné une réduction de l’assistance humanitaire apportée aux populations, privant les populations d’une assistance et de services de protection essentiels.»
Sur un autre chapitre, le rapport note que la situation humanitaire, dans certaines régions camerounaises, a gravement affecté la réponse au VIH/Sida et la vie des personnes vivant avec cette maladie.
Selon les résultats de l’analyse du Cadre harmonisé datant d’octobre 2023, 2,9 millions de personnes, au Cameroun, sont en situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle aiguë pour la période allant d’octobre à décembre 2023.
Pour la période allant de juin à août 2024, le nombre de personnes affectées par l’insécurité alimentaire aiguë et la malnutrition est estimé à 2,5 millions, un moment correspondant à la période de soudure dans la partie septentrionale du pays.