Pour le Pcrn, les critiques acerbes formulées par le Président du parti dénommé « Les Libérateurs », Olivier Bile, à l’origine de l’Alliance pour une Transition Pacifique, contre notamment l’ancien Bâtonnier de l’Ordre des avocats, Maître Akere Muna, qui a annoncé il y a quelques semaines sa candidature à la présidentielle de 2025,ainsi que du leader du parti Univers, Prosper Nkou Mvondo, qui a décidé d’investir ce dernier à cette élection, et même du Secrétaire Général de l’une des tendances de l’Union des Populations du Cameroun (Upc), Pierre Baleguel Nkot, tendent à diviser plutôt qu’à rassembler les forces de l’opposition en ce moment.
Dans ce qui s’apparente à une véritable réplique au Pcrn, et là aussi à travers un communiqué ,le Responsable à la communication du parti Les Libérateurs , relève que son leader, Olivier Bile ,
« fidèle à son éthique politique » ,
a indiqué aux journalistes que
« les défections de Maître Akere Muna qui avait refusé de signer le Manifeste de l’Alliance pour une Transition Pacifique , ainsi que des leaders pourtant signataires de ce Manifeste que sont Prosper Nkou Mvondo du parti Univers et Pierre Baleguel Nkot de l’Upc,
« s’inscrivent dans la logique des comportements et mentalités qui gangrènent la vie politique camerounaise depuis les origines. »
Olivier Bilé a énuméré ces maux en termes sans équivoque de
« mapartisme, égoïsme, nombrilisme, marchandisation des investitures, traitrise, félonie et plus généralement de pollution morale et corruption ontologique des acteurs », précise encore le Responsable de la Communication du parti Les Libérateurs, Nelson Ngouel Ngouel.
Il souligne au passage qu’ « étrangement, et pour des raisons que l’opinion seule pourra déceler », le Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale, davantage que les personnalités incriminées, vienne s’émouvoir de la « parole de vérité servie » à la presse par le leader du parti Les Libérateurs.
Cette dernière phrase qui cache un ou plusieurs sous-entendus, risque encore d’accentuer la détérioration des rapports au sein de l’Atp entre ces deux formations politiques.
Mais déjà à l’observation, la coalition Atp pourrait bien se terminer comme les précédentes tentatives de regroupement des forces de l’opposition pour affronter le candidat du parti au pouvoir à l’occasion des différentes élections présidentielles.
En 2004 et 2011, une telle dynamique avait finalement volé en éclats. En 1992, on avait enregistré plus d’une coalition au sein de l’opposition, et celle dénommée l’Union pour le Changement s’était avérée et de loin, la plus importante.
En 2018, le Pacte Républicain, initié par Adamou Ndam Njoya de regretté mémoire, alors Président National de l’Union Démocratique du Cameroun (Udc), pour bâtir une coalition au tour de sa candidature avait également fait long feux.
Il convient de préciser que l’Union pour la Fraternité et la Prospérité (Ufp) dirigée par Olivier Bilé, qui a depuis opéré un changement de dénomination pour devenir Les Libérateurs, était parmi les signataires du Pacte républicain, et n’avait pas à cette époque respecté ce contrat politique jusqu’au bout. Idem pour les Patriotes Démocrates pour le Développement du Cameroun (Paddec) de Jean de Dieu Momo qui avait finalement décidé de soutenir la candidature de Paul Biya.
Olivier Bile avait en effet tenté sans succès au finish de se présenter à la dernière élection présidentielle, et il n’avait été recalé qu’à cause du non versement de la caution de 30 millions de Fcfa.
Les Libérateurs savent donc de quoi ils parlent lorsqu’ils décrivent les maux dont sont auteurs certains acteurs de la scène politique au Cameroun.
Et on peut dès lors comprendre la démarche de l’Alliance Politique pour le Changement (Apc), la coalition qui a fixé son cap dès sa constitution, en décidant sans équivoque non seulement de soutenir la candidature du principal opposant Maurice Kamto à la prochaine présidentielle, mais aussi d’identifier et ne travailler qu’avec des « vrais opposants », c’est-à-dire en refusant d’admettre tout venant dans cette dynamique.