Par Eric Boniface Tchouakeu
La constitution ne prévoit une éventuelle anticipation de la présidentielle qu’uniquement en cas de vacance à la Présidence de la République. Cette vacance, précise la loi fondamentale, intervient dans trois hypothèses : le décès, la démission du Chef de l’Etat en fonction et l’empêchement définitif de ce dernier.
En cas d’ouverture de la vacance du pouvoir dument constatée par le Conseil Constitutionnel, le Président intérimaire ,en l’occurrence le Président du Sénat, ou en cas d’empêchement de ce dernier, son suppléant dans l’ordre de préséance dans la chambre haute du Parlement,a impérativement vingt (20) jours au moins et cent vingt (120) jours au plus , pour organiser une nouvelle élection présidentielle.
En dehors de cette circonstance exceptionnelle, le scrutin présidentiel est organisé à intervalle régulier tous les sept (07) ans, au suffrage universel direct et secret.
Selon l’article 6(3) de la constitution, la présidentielle a lieu vingt (20) jours au moins et cinquante (50) jours au plus avant l’expiration des pouvoirs du Président de la République en exercice.
Le Président Paul Biya a entamé son septennat en cours le 06 novembre 2018 à travers sa prestation de serment. Son mandat expire donc le 06 novembre 2025. Cela suppose que la prochaine élection présidentielle doit être organisée entre le 18 septembre et le 18 octobre 2025, avec la publication du décret convoquant le corps électoral quatre-vingt-dix (90) jours avant le jour du scrutin.
Selon l’article 117 du code électoral, les candidats aux fonctions de Président de la République doivent « justifier d’une résidence continue dans le territoire national d’au moins douze (12) mois consécutifs »
Cette seule condition met déjà quasiment hors course en ce qui concerne la prochaine présidentielle, certains acteurs politiques résidant à l’étranger, qui ont fait part de leur intention de briguer la magistrature suprême l’année prochaine.
Ils ont pour cela, souvent multiplié la diffusion de leurs idées notamment à travers les réseaux sociaux.
Mais aujourd’hui à l’évidence, on se rend compte que les annonces de leurs intentions de candidatures n’étaient pas sincères, du fait de l’absence de leur retour et leur installation au Cameroun, au moins pour la période d’un an précédant la date du scrutin présidentiel.
Ils avaient probablement, comme le font d’autres acteurs à l’interne, juste envie d’utiliser la période de la présidentielle qui focalise généralement une grande attention au sein de l’’opinion, pour s’offrir une certaine visibilité, promouvoir leurs idées,et au finish pour bénéficier des éventuelles retombées de leurs actions dans un futur relativement proche.
Comme attendu en pareil cas, le temps les a exposé et indubitablement éliminé de la course à la présidentielle de l’année prochaine.
Aucune personne rationnelle ne peut encore croire qu’ils puissent effectivement être candidats à cette élection, à moins d’un incroyable retournement de situation.