Par Éric Boniface Tchouakeu
Il a recueilli 985 votes, soit 62% de suffrages des délégués, devançant ainsi largement ses deux concurrents à savoir : Jester Shewa et Golden Zama qui ont obtenu respectivement 363 et 217 voix, ce qui équivaut en valeur relative, à 23 et 13 % de voix sur les 1565 suffrages valablement exprimés.
La victoire de Joshua Osih, qui a longtemps été Premier Vice-Président national du Sdf, et qui gérait de façon intérimaire le parti après le décès le 12 juin 2023, de son emblématique leader John Fru Ndi, était attendue par de nombreux observateurs de la scène politique camerounaise.
En premier lieu, parce que ses deux challengers ne pesaient pas politiquement lourds comparé à lui. Jester Shewa et Golden Zama n’ont par exemple contrairement à Osih, jamais occupé un poste de premier plan tant au sein du Sdf, qu’au niveau des institutions nationales. Plusieurs militants n’ont entendu parler d’eux qu’à l’occasion de l’élection à la tête de leur formation politique cette année.
Ensuite, la plupart des poids lourds qui auraient pu inquiéter le nouveau « Chaiman » élu du Sdf, sont décédés ou ont été exclus de la formation politique le 25 février 2023, soit quelques mois avant la tenue du congrès.
Globalement, il convient de relever que la victoire de Joshua Osih consacre le triomphe du choix du Sdf pour une opposition modérée face au pouvoir, contrairement à la vision de ceux qui souhaitaient voir le parti mener une opposition radicale.
Cette victoire sonne aussi définitivement le glas du militantisme dans ce parti, longtemps le principal de l’opposition au Cameroun, de la plupart des ex-cadres exclus et regroupés au sein du « G 27+ », qui ont tenté de réintégrer le Sdf en contestant leur mise à l’écart devant la justice.
Joshua Osih, était la principale cible de ces derniers qui l’ont toujours considéré comme un « corrompu », un « agent du pouvoir » placé à la tête du Sdf pour étouffer toute velléité de changement de régime au Cameroun, pourtant leitmotiv de ce parti depuis sa création le 26 mai 1990 à Bamenda.
Difficile dans ces conditions d’entrevoir une réconciliation, du moins à court terme entre le nouveau « Chairman » et ses ex- camarades, même si tout est possible en politique.
Le député Jean Michel Nitcheu qui était la tête de proue des frondeurs, l’a déjà compris et a récemment décidé d’évoluer désormais avec le Front pour le Changement au Cameroun (Fcc).
Comme on le voit, le nouveau Leader du Sdf,
arrivé en quatrième position à la dernière présidentielle avec moins de 05% de voix, le pire score enregistré par un candidat de cette formation politique à cette élection, doit travailler, et ce n’est pas une mince affaire, pour redorer sa propre image et celle de son parti dont les résultats électoraux ne cessent de décroitre au fil des scrutins.