Par Sandra Embollo
Cela représente une augmentation de 166,67 % en quatre ans. Pour y parvenir, « des actions seront orientées principalement vers la construction et la réhabilitation des infrastructures de pêche et la mise en œuvre du Plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique (Piisah) », indique le document.
Ce plan, évalué à 680 milliards de Fcfa sur le triennat 2024-2026, vise à réduire considérablement les importations de riz, maïs, blé, huile de palme, poisson, lait et autres céréales. Ces produits ont représenté au cours des dix dernières années entre 44 % et 71 % du déficit de la balance commerciale, selon les chiffres officiels. Au cours de ce triennat, le gouvernement projette une production de 450 530 tonnes de poissons. Bien que cet objectif ne soit pas encore atteint, les autorités anticipent déjà une production de 150 000 tonnes de plus en 2027. Toutefois, le document de programmation économique et budgétaire ne fournit pas de détails spécifiques sur ce nouveau triennat 2025-2027.
L’augmentation de la production halieutique reste un défi majeur pour le Cameroun, qui peine à satisfaire sa demande interne. Selon le ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales, la production halieutique au Cameroun s’est établie à 230 000 tonnes en 2023, marquant une baisse de 1 % par rapport à l’année précédente. Le déficit entre la production et la demande, estimée à 500 000 tonnes par an, s’est donc légèrement creusé, atteignant 270 000 tonnes. Pour réduire ce déficit, le gouvernement a pris des mesures pour dynamiser la production, notamment par l’aménagement des bassins de production maritime et continentale, ainsi que par la structuration et le soutien à l’installation des acteurs de la pêche et de l’aquaculture.
Malgré ces initiatives, le Cameroun peine toujours à combler cet écart, ce qui le pousse à importer du poisson chaque année pour répondre à la demande nationale. Selon l’Institut national de la statistique (Ins), le Cameroun a importé en 2023 un total de 234 572 tonnes de poissons, pour une valeur de 182,5 milliards de Fcfa. Comparativement à l’année précédente, ces importations ont diminué de 7 226 tonnes (soit 3 %) en volume, et de 20 milliards de Fcfa (soit 10 %) en valeur.