Par Eric Boniface Tchouakeu
Le thème retenu pour les festivités selon une circulaire du Secrétaire Général du Comité Central du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc) au pouvoir adressée aux différents hauts cadre du parti, signée le 23 octobre 2024 est :
« Mobilisons-nous comme un seul Homme derrière le Président Paul Biya pour assurer la stabilité et le progrès du Cameroun au tour des idéaux de paix et d’unité nationale. »
D’après Jean Nkuete, l’idée motrice derrière ce thème, est de
« contrecarrer les élucubrations et prédictions malveillantes, malsaines, malfaisantes, et maléfiques semées par une désinformation systémique et l’intoxication systématique. »
Le Secrétaire Général du Comité Central du Rdpc en appelle in finé
« à la célébration du Président Paul Biya, et à l’illustration de son fantastique bilan avec énergie et conviction. » « Nous devons en être fiers et le faire savoir haut et fort » poursuit encore Jean Nkuete pour qui « n’est pas le Cameroun qui veut. N’est pas le peuple camerounais qui veut, et n’est pas Paul Biya qui veut. »
Paul Biya est arrivé au pouvoir le 06 novembre 1982 en tant que successeur constitutionnel de Ahmadou Ahidjo, premier Président du Cameroun indépendant qui avait démissionné deux jours plus tôt, c’est-à-dire le 04 novembre.
Le nouveau Chef de l’Etat avait ensuite placé sa gestion du pouvoir sous le signe de la rigueur et de la moralisation. Son régime a depuis survécu à une tentative de putsch le 06 avril 1984,aux fortes tensions sociopolitiques qui ont émaillé le retour au multipartisme au Cameroun au début des années 1990 en pleine crise économique, aux émeutes dites de la faim ou contre la modification de la constitution en février 2008 et à la grave crise sociopolitique et sécuritaire sans précédent qui secoue les deux régions anglophones du pays depuis fin 2016.
Les partisans de Paul Biya, appellent ce dernier qui sera bientôt âgé de 92 ans à briguer un huitième mandat consécutif à l’occasion de la présidentielle de l’année prochaine.Et pourtant, les Camerounais dans leur immense majorité sont confrontés en ce moment à une inflation généralisée avec la hausse des prix de nombreux produits notamment de première nécessité. Les prix du kilowatt d’électricité, en dépit des coupures récurrentes, et des produits brassicoles viennent aussi de connaître des augmentations significatives.
L’opinion a été tenue en haleine durant les derniers jours par une déclaration du patron de la police dans laquelle il se plaint de l’état de dégradation avancée de la route à plusieurs endroits sur l’itinéraire Yaoundé-Douala-Mutengene qu’il a emprunté le 25 octobre 2024.
C’était pour aller présider au Centre d’Instruction et d’application de la police à Mutengene dans la région du Sud-Ouest, la cérémonie de remise des diplômes et épaulettes aux nouveaux policiers.
Dans ce domaine, il faut relever que des nids poules, ou encore de véritables cratères jonchent de nombreux axes routiers qui relient les villes camerounaises entre elles. A l’intérieur des grandes agglomérations aussi, les voiries sont également concernées par cette situation qui globalement entraîne des conséquences économiques néfastes.
L’accès à l’eau potable, à un logement décent et aux soins de santé de qualité ne sont pas toujours à la portée de la plupart des citoyens dont un grand nombre est affecté par le chômage et le sous-emploi.
Par ailleurs, les violences se poursuivent dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, à côté du phénomène de la corruption devenue endémique
Voilà seulement quelques problèmes qui doivent être résolus par ceux qui dirigent aujourd’hui, car ils sont à eux seuls, susceptible de déterminer l’issue de la prochaine présidentiellle.