Par Éric Boniface Tchouakeu
Ces partis vont dorénavant contribuer à l’animation d’un débat politique contradictoire et constructif, indique encore le Ministre Paul Atanga Nji dans son annonce. A l’observation, la plupart des Leaders de ces nouvelles formations politiques sont inconnus du grand public. Quelques-uns sont des anciens membres d’autres partis politiques qui existaient déjà.
C’est une évidence au Cameroun de relever que d’anciennes formations politiques ont produit des excroissances, en commençant par l’ex parti unique, l’Union Nationale Camerounaise (Unc), devenu le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc), au pouvoir.
Par ailleurs, il convient de signaler que la quarantaine de nouveaux partis légalisés, viennent trouver plus de trois cent (300) autres dans l’arène politiques dans un pays où la population est estimée aujourd’hui à environ 30 millions d’habitants.
On peut dès lors se demander s’il est pertinent d’avoir autant de partis politique au Cameroun ?
La réponse est évidemment non, car contrairement à ce que cela pourrait laisser transparaître leur nombre impressionnant, la multiplication des formations politiques n’exprime pas dans le contexte local, un signe de vitalité de la démocratie, mais davantage le contraire. En parcourant les textes et les projets de société des partis politiques, on se rend compte qu’on ne dénombre pas d’autant d’idéologies différentes.
Des partis qui ont comme doctrine, la sociale démocratie, le libéralisme, l’ultranationalisme ou qui ont un fondement révolutionnaire, ou encore des partis qui s’autoproclament panafricanistes, ne cherchent pas vraiment et sincèrement à se regrouper, ou se mettre ensemble pour former des mouvements plus importants.
Ce ne sont pas toujours des difficultés pour s’accorder sur l’identité d’un Leader qui explique cette situation, mais davantage l’égoïsme des acteurs politiques qui veulent accéder au statut de Chef, précisément de Président de parti, sans en avoir l’épaisseur, ni l’étoffe.
Au Cameroun, une telle position a en effet beaucoup d’avantages pécuniaires visibles et invisibles. On peut mentionner par exemple, « les jetons de présence » payés aux participants lors des concertations avec l’organe électoral, ou des deals souvent très lucratifs conclus en période électorale.
A toutes ces occasions, la décision appartient au Chef du parti seul, surtout à l’intérieur des formations qui ne sont mêmes pas en mesure d’avoir un siège physique.
La multiplication des partis politiques a donc de ce fait, un lien étroit avec les élections législatives, municipales, présidentielle et régionales qui doivent théoriquement être organisées au Cameroun en 2025.
Mais les citoyens avertis ne sont pas dupes, car malgré la floraison des partis, ils n’accordent leur confiance qu’à une vingtaine à l’occasion des élections.
Dès lors, il convient de mener des réflexions pour débarrasser la scène politique des partis encombrants et par ricochet, de véritables « gangster »politiques soucieux de leurs propres intérêts au détriment de ceux de la masse naïve qu’ils prétendent vouloir défendre.