Par Joël Onana
Ces projets concernent deux sites d´uranium, Kitongo et Lolo, situés dans la région de l´Adamaoua, ainsi qu´un projet de rutile à Minta, dans la région de l´Est. D´après Peak Minerals, la société a acquis une participation de 80 % dans ces projets, à l´issue d´une période de due diligence, incluant des visites de terrain effectuées par son directeur, Phillip Gallagher, accompagné du géologue Dr Marat Abzalov, spécialiste reconnu dans l´exploration de l´uranium.
Cette annonce survient alors que Peak Minerals avait annoncé en juillet dernier l´organisation d´une levée de fonds de 1,02 milliard de Fcfa, destinée à financer l´acquisition de permis d´exploration auprès d´African Future Minerals, Rafia Mining et Minta Resources. Pour les sites de Kitongo et Lolo, la transaction aurait permis à Peak Minerals d´obtenir six permis d´exploration couvrant environ 2 400 km², incluant des zones précédemment détenues par Mega Uranium et explorées jusqu´en 2011. Le projet de rutile à Minta, quant à lui, s´étendrait sur 8 800 km², avec des forages de reconnaissance ayant révélé des échantillons riches en rutile et en zircon, ainsi que des perspectives pour l´or et les terres rares.
«L´acquisition de ces permis marque une étape cruciale dans notre expansion en Afrique et nous ouvre des opportunités stratégiques, notamment dans l´uranium et le rutile », a déclaré Phillip Gallagher. Pour le Dr Abzalov, qui a dirigé des projets similaires en Australie, le sous-sol camerounais est prometteur. L´équipe prévoit d´ailleurs de lancer une nouvelle phase d´exploration d´ici la fin de l´année.
Un démenti catégorique du ministère des Mines
Quelques heures après l´annonce de Peak Minerals, une source au sein du ministère camerounais des Mines, de l´Industrie et du Développement Technologique (Minmidt) a fermement rejeté ces allégations. «Cette entreprise est inconnue de nos services et aucun permis ne lui a été attribué», a-t-elle déclaré. Ce n´est pas la première fois que le ministère dément les affirmations de Peak Minerals.
En juillet 2024, après la diffusion d´informations indiquant que le Cameroun aurait accordé plusieurs permis d´exploration, voire d´exploitation, à l´entreprise australienne, le ministre Fuh Calistus Gentry avait publié un communiqué officiel réfutant ces assertions. «À ce jour, la société Peak Minerals ne détient aucun permis au Cameroun et n´a jamais introduit de demande en ce sens », avait-il déclaré.
Le ministère avait également souligné que les permis d´exploration ne confèrent pas le droit d´exploitation mais permettent uniquement de mener des recherches pour mieux connaître le sous-sol. Il avait par ailleurs rappelé la stricte réglementation en matière d´exploitation minière au Cameroun, précisant que les permis de recherche n´assurent en aucun cas un droit futur d´exploitation.
Malgré ce démenti, nous avons tenté de joindre des responsables de Peak Minerals via les contacts fournis sur son site internet, afin d´obtenir de plus amples informations sur le mécanisme ayant permis à cette entreprise d´obtenir des participations dans les projets miniers susmentionnés. Au moment de mettre sous presse, la juniore minière australienne n´avait toujours pas répondu à nos sollicitations.