Par Joseph OLINGA N.
Le courroux du chef de la Police camerounaise est justifié par sa mésaventure sur la route reliant les villes de Douala et Mutenguene, dans la région du Sud-Ouest. Le patron de la Police qui s’y rendait pour une remise d’épaulettes au centre d’instruction éponyme n’a pas ravalé sa déception. La description qu’il fait de l’état de la route numéro trois du réseau routier national est sans ambages.
“J’ai été au Sud-ouest à Mutenguene. Entre Yaoundé et Mutenguene, c’était un calvaire pour circuler. Je n’avais pas vécu cette situation auparavant.” L’un des plus anciens membres du gouvernement au poste dans le système Biya souligne que des moyens sont mis à disposition afin que le Cameroun soit doté d’un réseau routier meilleur. “Pourtant le président de la République a donné des orientations, il a donné des instructions.” S’est-il exclamée.
Constat d’incompétence
Le patron de la Police camerounaise, considéré comme l’une des personnalités les plus anciennes et des influentes du gouvernement indexe à ce propos “l’incompétence” de ses collègues en charge de la construction des infrastructures routières. “Il y a des membres du gouvernement en place. Que faisons-nous pour le développement de notre pays?” A déclamé l’homme qui a longtemps été ambassadeur du Cameroun en Espagne.
La sortie du Délégué général à la sûreté nationale, au cours d’une instance regroupant des militants et sympathisants du parti présidentiel, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) suscite néanmoins des préoccupations au sein de l’opinion.
La presse interdite de critique.
Outre le mauvais état généralisé des axes routiers camerounais et leurs dégradations accélérées, le coût exorbitant des infrastructures réalisées au Cameroun depuis quelques années suscite des débats. Face aux questionnements de la presse, sur le doublement de l’enveloppe mobilisée pour la construction de l’autoroute reliant les villes de Yaoundé et Douala, le ministre des travaux publics a produit une correspondance accusant les hommes des médias d’inculture au sujet des coûts et de l’appréciation de la qualité des infrastructures.
Pour avoir publié une enquête sur la construction et la gestion des infrastructures immobilières, le journaliste et Directeur de publication du journal Le Point Hebdo, fait l’objet d’une procédure initiée par la ministre de l’habitat et du développement urbain, Celestine Ketcha Courtes.