Par Mon’Esse
Le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), Samuel Eto’o Fils a indiqué, par voie de correspondance au ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, ne pas reconnaître les nominations du staff technico-administratif de la sélection seniors, effectuées mardi par le gouvernement.
« La fédération nationale ne saurait reconnaître ces nominations effectuées en dehors de tout cadre légal et réglementaire. Dans l’absolu, la Fecafoot ne saurait être partie prenante de cet acte dénué de tout fondement légal et ne saurait transiger avec les règlements supra nationaux et, encore oins, avec les dispositions légales et règlementaires en vigueur dans notre pays »,
Écrit le patron fédéral.
Demandant à son correspondant de prendre en compte ses observations, Samuel Eto’o Fils indique néanmoins sa disponibilité «pour une collaboration dans le respect des textes en vigueur». La Fecafoot, à l’appui de sa posture, invoque un décret présidentiel de juillet 2014 portant organisation et fonctionnement des équipes nationales de football, lequel texte lui confie la gestion administrative, sportive et technique.
«En dépit de nos propositions diligentes et au bout d’une vaine attente, il nous a été instruit de contractualiser un nouveau sélectionneur, ses adjoints, des personnels médicaux et administratifs (…)», fait constater le patron de la fédération, dont la réaction va en droite ligne du climat délétère qui règne depuis deux années avec plusieurs pontes du régime avec en première ligne le patron des Sports, qui au lendemain de la dernière et triste Coupe d’Afrique des nations (Can) ivoirienne avait décidé de ne pas prolonger le mandat du staff mené par Rigobert Song.
Selon une disposition du décret sus-évoqué, et en dehors du fait que c’est l’État du Cameroun qui assure les salaires dudit staff, il est précisé que « les membres des structures d’encadrement des sélections nationales de football sont recrutés, soit sur la base d’un contrat signé avec le président de la Fédération camerounaise de football, après avis obligatoire du ministre chargé des Sports, soit sur la base d’une mise à disposition par l’État». Plus simplement, la fédération revendique la prérogative du choix du staff, qui le soumet ensuite à la signature du ministre des Sports.
Manifestement, la Fecafoot entend porter l’affaire devant les instances compétentes de la Fédération internationale de football association (Fifa), qui comme on le sait ne goûte que très peu les ingérences gouvernementales dans les affaires des fédérations membres. Il ne serait donc pas exagéré de craindre une suspension du pays des instances et compétitions internationales de la discipline.