Par Arlette Akoumou Nga
En effet, rapporte le journaliste Boris Bertolt, il n’aura pas fallu une semaine pour que le gouvernement commence à mettre en œuvre les instructions de Paul Biya relatives à une meilleure organisation du football Camerounais. Première étape, apprend-on : une commission mixte Présidence de la République et Primature mise sur pied pour engager les travaux de restructuration du football camerounais.
Dans son allocution du 10 février 2024 à la jeunesse, Paul Biya déclarait : « Je sais l’importance que vous accordez au football. L’Etat, dans le contexte difficile qui est le nôtre, consent de lourds sacrifices financiers à cet égard. Il est donc en droit d’exiger une meilleure organisation et de meilleurs résultats. Nous allons y veiller. Le Gouvernement et tout particulièrement le Ministère en charge des Sports ont reçu des instructions claires sur le sujet. »
La commission présidence de la République-Primature dont les travaux se déroulent à la Primature a commencé à auditionner des acteurs ou anciens acteurs du football, des fonctionnaires du ministère des Sports, des membres de la délégation du Cameroun au Qatar et en Côte d’Ivoire.
Rappelons ici que ce n’est pas la première fois que Paul Biya lance ce type de commission suite à une débâcle des Lions indomptable. En 2014, après le gros scandale de la participation du Cameroun au Brésil marqué par une grève avant le départ et des bagarres dans les vestiaires, Paul Biya avait donné les mêmes instructions qu’en 2024.
La commission à cette époque était présidée par l’actuel ministre des Finances, Louis Paul Motaze ci-devant secrétaire général des services du premier ministre. Résultat : Eto’o Fils, capitaine de cette épopée peu glorieuse, fut banni de l’équipe nationale et les Lions remportèrent la Can trois ans après.
A la différence de la Commission Motaze, celle mise en place abordera en plus des questions sportives, la gestion financière de la Fecafoot. L’un des points sur lequel le gouvernement entend opérer un sérieux virage est d’ailleurs le fameux décret de septembre 2014 qui confie la gestion des fonds publics au président d’une association.
L’Etat souhaite désormais rester seul maître de ses fonds. Les enquêtes et auditions se poursuivent cette semaine à la primature. Certains responsables de la Fecafoot, membres du comité exécutif, entraîneurs des équipes nationales sont également attendus dans les prochains jours.