Avec Alexis Billebault
Depuis l’élimination des Lions Indomptables en huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des nations (Can) en Côte d’Ivoire, le 27 janvier dernier, Samuel Eto’o se montre particulièrement discret.
Le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) n’a pas encore donné de nouvelles ni au sélectionneur Rigobert Song ni aux membres du staff technique, qui seront tous en fin de contrat le 28 février prochain, deux ans après leur nomination.
Entre 35 000 et 40 000 euros par mois
Cela n’a pas empêché Samuel Eto’o de sonder, via des intermédiaires, quelques techniciens libres, dont le Belge Tom Saintfiet, qui a démissionné après l’élimination de la Gambie face au Cameroun, lors du premier tour de la Can. Mais le Flamand vient de s’engager avec les Philippines.
L’avenir de Rigobert Song et de ses adjoints devrait donc être scellé rapidement, mais il semble assez peu probable que l’ancien défenseur de Liverpool et du RC Lens soit reconduit à un poste où il émarge entre 35 000 et 40 000 euros par mois. « La tendance est plutôt à un départ. Mais il faut attendre que cela soit officiel », explique à Jeune Afrique un membre de la Fecafoot ayant requis l’anonymat.
Le 28 février, le Cameroun n’aura donc probablement plus de sélectionneur, alors que les prochains matchs amicaux organisés par la Fifa se disputeront entre le 18 et le 26 mars. Mais la situation devrait évoluer rapidement.
« Ce n’est pas Samuel Eto’o qui tranchera »
Sur ce dossier sensible, la marge de manœuvre de Samuel Eto’o sera beaucoup plus réduite que lors de la nomination de Rigobert Song après la CAN 2022 organisée au Cameroun. L’ex-capitaine des Lions indomptables avait en effet imposé ce dernier, alors que Narcisse Mouelle Kombi, le ministre des Sports, plaidait pour le maintien du Portugais Toni Conceição, dont le limogeage va coûter au minimum 1,6 million d’euros à la Fecafoot.
Cette fois, le processus de nomination du très probable futur sélectionneur répondra à une procédure très stricte, comme nous l’ont confirmé plusieurs sources proches de la Fecafoot et du ministère des Sports. « Il y aura un appel à candidatures et les différents CV reçus par la Fecafoot seront examinés par une commission technique. Celle-ci dégagera une short-list, probablement de trois noms, et les trois finalistes seront auditionnés, détaille l’une d’elles. C’est la présidence qui tranchera, comme cela se faisait par le passé. C’est celui qui paye qui décide, c’est logique. Cela ne signifie pas que Samuel Eto’o n’aura pas la possibilité de plaider pour un candidat, mais ce n’est pas lui qui tranchera. »
C’est le président Paul Biya qui aura le dernier mot. La possibilité qu’un intérimaire soit désigné afin de diriger la sélection nationale au cas où elle joue en mars est hautement probable. L’objectif est d’avoir un sélectionneur pour préparer les deux rencontres qualificatives pour la Coupe du Monde 2026 face au Cap-Vert et à l’Angola, à l’occasion des 3e et 4e journées.
La Fecafoot en difficulté financière
Cette reprise en main de la sélection par la présidence, en concertation avec Narcisse Mouelle Kombi, n’est guère surprenante, en raison des résultats plutôt moyens des Lions Indomptables et surtout des multiples affaires concernant la Fecafoot et son président.
« L’État est parfaitement au courant de la situation financière de la fédération. Celle-ci va devoir payer des indemnités à Toni Conceição et à son staff. Certains fournisseurs ne sont plus payés, tandis que le litige avec l’équipementier français Le Coq Sportif pourrait également coûter assez cher ».
intervient un membre de la fédération.
« Il est donc envisageable que l’État vienne en aide à la Fecafoot pour faire face, au moins partiellement, à ces difficultés. »