Par Mon’Esse
Au Cameroun, 13,81% des crédits octroyés par les banques pourraient ne pas être remboursés, selon les données au 30 juin du taux brut de dégradation du portefeuille desdits établissements, de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) consultées par Panorama Papers.
A en croire ces chiffres, qui pointent le rapport entre les crédits en souffrance et le total des crédits, à la date indiquée, sur les 5.606,7 milliards FCfa d’encours de crédits octroyés (+75,3 milliards FCfa, par rapport à la même période en 2023), 774,11 milliards FCfa courent un sérieux risque de non-remboursement.
Selon la même source, la Bc-Pme (59,72%), établissement à capitaux publics est, des 18 établissements de crédit en activité au Cameroun, celui dont le portefeuille s’est le plus détérioré du fait des créances en souffrance.
Dans sa revue de stabilité financière 2022, publiée en janvier 2024, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) indiquait que les créances en souffrance de la zone avaient été multipliées par 4 en 10 ans, atteignant 1917,9 milliards FCfa à fin 2022 soit 18,3% des crédits bruts, comparativement à leur niveau à fin 2012 (495 milliards FCfa), représentant 9% des crédits bruts.
Pour l’Institut d’émission, la dégradation de la qualité du portefeuille de crédits des banques, entre 2012 et 2022, est le reflet de facteurs à la fois conjoncturels et structurels avec, entre autres causes, l’insuffisance des dispositifs de gouvernance et de gestion des risques au niveau des établissements bancaires, qui privilégient davantage des aspects commerciaux au détriment d’une analyse rigoureuse du risque de crédit.
Sur le plan conjoncturel, la Beac explique que l’augmentation des créances en souffrance résulte de la fragilisation des équilibres budgétaires des Etats, dans un contexte de chute du cours du pétrole intervenu à la mi-2014, une baisse de l’activité économique y relative ayant induit une accumulation d’arriérés de paiement par les Etats.
Face à la hausse des créances en souffrance, la Cobac a indiqué avoir engagé des mesures enjoignant, notamment, aux établissements de crédit, l’élaboration et la communication de leurs plans d’apurement des créances en souffrance, ainsi que les dispositions prises à leur niveau en vue d’améliorer leurs dispositifs de gestion du risque de crédit.