Accueil SociétéAfrique Cameroun > Droits humains: Des leaders politiques et de la société civile appellent à la cessation des traitements dégradants infligés aux citoyens.

Cameroun > Droits humains: Des leaders politiques et de la société civile appellent à la cessation des traitements dégradants infligés aux citoyens.

Dans une lettre ouverte envoyée au président de la République hier(6 novembre 2024), Akere Muna et cie dénoncent des formes de violations des droits humains, et invitent Paul Biya à prendre toutes les mesures aptes à mettre effectivement fin aux actes de torture.

Par documents panoramiques
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Par Serge Aimé BIKOI

Après avoir listé des cas de disparitions forcées, des meurtres et une pléthore de formes de torture dont des Camerounais ont été victimes ces dernières années, Akere Muna, Félix Nkongho Agbor Balla, Hilaire Kamga, Alice Nkom, etc demandent au chef de l’État de proclamer solennellement à court terme la cessation immédiate non seulement des pratiques illégales et illicites de torture, mais aussi des arrestations illégales et arbitraires, des disparitions forcées et exécutions extrajudiciaires. Ils demandent, dans la même veine, à Paul Biya de libérer tous les prisonniers non violents arrêtés et détenus illégalement dans le cadre de la crise Boko Haram et de la crise anglophone. Ils demandent aussi la libération sous caution de tous les journalistes détenus pour des délits non violents. Ces derniers peuvent participer à leur procès sans être en détention.

À moyen terme, des défenseurs des droits humains recommandent l’élaboration d’une stratégie systémique pour réformer complètement les institutions de l’ordre public au Cameroun afin de mettre un terme définitif à ces pratiques dans notre système et d’empêcher qu’elles se reproduisent. Cette démarche impose la formation et le recyclage du personnel, la révision des mécanismes de mérite et de promotion de telle sorte que les actes de torture, de traitement cruel et inhumain, de meurtre soient des motifs de licenciement immédiat et de sanction dans toute la mesure permise par la loi. Cette procédure, ajoutent les activistes, exige aussi la mise en place d’un mécanisme permettant aux citoyens de signaler, en toute sécurité, ces violations(numéro vert de dénonciation).

La formulation de cette stratégie systémique de refonte des institutions publiques nécessite enfin la mise en place des mécanismes de dialogue et de discussion pour assurer la durabilité des solutions entre les institutions étatiques concernées et toutes les autres parties prenantes, dont l’ordre des avocats du Cameroun, la société civile soucieuse du respect des droits de l’homme, les organisations religieuses, les partis politiques et les groupes d’intérêts spéciaux en faveur des populations vulnérables.

Signalons que ces défenseurs des droits humains sont au nombre de 51 qui ont signé une lettre ouverte envoyée au président de la République, Paul Biya. Leaders politiques, avocats, entrepreneurs de la société civile ont, au préalable, pris soin d’énumérer de nombreux cas de violations des droits humains. De manière globale, ils énoncent, dans leur répertoire, cent-une personnes victimes de graves abus entre 2013 et 2017. Dans le cadre de la lutte contre Boko Haram, cent-une personnes ont été détenues au secret et torturées, certaines ont été tuées.

Parmi les cas de torture ayant défrayé la chronique ces derniers temps, figure le cas de Longue Longue, dont la vidéo est devenue virale sur la toile. L’artiste-musicien avait torturé et filmé en 2019 par des membres de la sécurité militaire. Il a pu identifier et dénoncer publiquement ses tortionnaires. Une enquête a été ouverte, mais son issue, relèvent les activistes des droits humains, reste incertaine au regard de plusieurs cas précédents. Autre cas de torture ayant tenu en haleine l’opinion publique nationale et internationale, c’est celui de Ibrahim Bello torturé en 2017 à la machette et électrocuté.

Ce dernier avait subi une double amputation. Les policiers responsables avaient été condamnés à 3-4 ans de prison bien en deçà de la peine minimale de 10 ans prévue par le code pénal.

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