Par Joseph OLINGA N.
C’est une logique économique prise en compte par toutes les systèmes économiques qui priorise le développement: la préférence doit être accordée aux investissements. Au Cameroun, la tendance est inversée. “Le choix de la préférence des dépenses courantes en comparaison aux dépenses d’investissement est le reflet de la prédominance d’un État dépensier, non-économe”.
Les statistiques officielles indiquent que pus de dix millions de camerounais vivent dans l’extrême pauvreté. Dans le même temps, le budget d’investissement public est passé de 25,9% du budget annuel en 2009 pour chuter à 18% en 2022.
Contre toutes attentes, les dépenses de prestige ont évolué de 74% prélevées dans le budget 2009 pour caracoler à 82% dans le budget de l’année 2022.
Dans le détail, les dépenses destinées aux personnels de l’Etat sont parties de 27% du budget en 2009 pour chuter à 20,5% en 2024. Les achats des biens et services sont passés de21,3% du budget en 2009 pour stagner à 13,5 % lors de l’exercice budgétaire 2024. Les transferts et subventions de l’État aux Collectivités territoriales décentralisées (Cdt) connaissent une évolution de trois points au cours des quinze dernières années. Au cours de l’exercice budgétaire 2009, le gouvernement transférait 10,6 % des ressources aux Cdt contre 13,5 % en 2024.
La masse de la dette dûe aux opérateurs économiques demeure une grande curiosité dans le système économique camerounais. Estimée en valeur relative à 15 % de la masse budgétaire en 2009, l’Etat camerounais est redevable, vis-à-vis de ses prestataires, de plus de 29 % de son Produit intérieur brut. Si le compte d’affection spécial a connu un dépôt de 4,8% en 2013, il n’a pas connu une évolution notable jusqu’à ce jour. Les derniers indices révèlent que la part allouée au compte d’affection spécial est de 0,9% en 2024.
Les dépenses évoluent en dent de scie dans le budget du Cameroun, depuis 2009. Pis, l’on observe une chute de trois points entre l’exercice 2009 et celui de 2024. En clair, estimées à 25,9 % en 2009, le budget d’investissement public qui a connu un pic de 28,4% en 2012 a chuté dès l’année 2014 à 25,7% avant de plonger à 22 % en 2024.
Les dépenses courantes de l’État, elle, connaissent une courbe progressive. Au cours de l’exercice budgétaire 2009, 74,1% des ressources étaient allouées aux dépenses de l’État. Cette allocation a connu un pic de 82% en 2015 et 2016 avant d’être maintenue à environ 80 % depuis l’année budgétaire 2022.