Par Joseph OLINGA N.
L’analyste économique et financier, Babissakana évoque quatre principaux facteurs d’inertie favorisant la faiblesse de l’économie camerounaise, au cours des quinze dernières années. A priori, l’expert souligne le renoncement du chef de l’État camerounais, Paul Biya, à bâtir un État industriel susceptible de créer la prospérité pour tous les camerounais.
Babissakana explique que “Le niveau d’industrialisation du Cameroun reste en quasi-stagnation depuis plus de douze ans. En référence notamment à l’année 2010.” Les indicateurs de l’Onudi souligne en effet que la part de la valeur ajoutée manufacturière dans le Produit intérieur brut du Cameroun est passée de 15,1% en 2010 à 14,8% en 2015. Un apport qui repasse à 15,7% en 2021.
Dans le même temps, la valeur ajoutée manufacturière par habitant est passée de 172 Dollars en 2010 à 184 Dollars en 2021. Au plan commercial, explique Babissakana, la part des exportations manufacturières dans les exportations totales est passée de 32,80% en 2010 à 26,25% en 2015. Puis à 24,70% en 2020.
Plus proche des camerounais, les données rendues publiques indiquent que les exportations manufacturières par habitant sont passées de 62 Dollars en 2010 pour chuter à 46 Dollars en 2015. L’analyste Babissakana explique à ce sujet que ” cette contre-performance industrielle du Cameroun peut, en l’occurrence, être illustrée par quatre entreprises industrielles publiques pour lesquelles l’État du Cameroun s’illustre comme actionnaire majoritaire défaillant.”
Dans les faits, Alucam, détenu à 94% par l’État, le Chantier naval et industriel du Cameroun (Cnic) détenu à 99,51% par l’État, la Cicam contrôlée à 100% par l’Etat et la Société nationale de raffinage (Sonara) détenue à 96% par l’État affichent des résultats déficitaires.
Hors explique Babissakana, “L’industrie reste le principal levier de compétitivité et de prospérité des pays.” En clair, pour atteindre durablement un niveau élevé de Produit intérieur brut par habitant, le développement économique reste principalement déterminé par les performances de son secteur industriel.