Par Paul Tjeg
Le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi a présidé mercredi, une réunion du travail à laquelle étaient conviés les responsables de China Highway Engineering Company (CHEC), l’entreprise chargée de l’exploitation de l’autoroute Kribi-Lolabé. L’Etat du Cameroun est lié à cette société par un contrat de partenariat public-privé pour le financement, la conception, la construction partielle, la maintenance et l’exploitation de cette infrastructure routière. C’est d’ailleurs la révision de cet accord, qui oblige le gouvernement à verser une partie des recettes de péages à CHEC pendant une durée de 30 ans, qui était à l’ordre du jour de la réunion susmentionnée.
Concrètement, le pays plaide pour la baisse du montant de ces loyers payés par tranches. Pour soutenir sa demande, le ministère des Travaux convoque le faible trafic sur l’autoroute Kribi-Lolabé, dû à la stagnation de plusieurs projets censés le rendre plus important et ainsi gonfler les recettes de péage. Il s’agit notamment de la construction des routes Akom II- Kribi et Edéa-Kribi qui n’a pas encore démarré, ainsi que la lente migration des entreprises vers le port autonome de Kribi.
En juin 2023, pour soutenir la même requête, le ministère des Travaux publics révélait «qu’afin de prendre en compte la compétitivité du port de Kribi et l’acceptation sociale du projet, l’État a fixé des tarifs de péage en dessous de ceux initialement prévus lors de la négociation du contrat Partenariat Public Privé ». Une décision qui, associée au faible trafic sur l’autoroute, a contribué à réduire de manière considérable l’enveloppe des recettes issues des péages. Au point où, de juillet 2022 à mai 2023, le gap à combler pour s’arrimer aux exigences du contrat avec Chec est de 3,5 milliard de F.
Si le Cameroun souhaite un dimensionnement des charges, afin qu’elles tiennent compte du trafic réel, CHEC n’est certainement enclin à céder aussi facilement. Selon l’accord qui lie les deux parties, l’État du Cameroun doit verser un peu plus de 408,6 milliards de FCFA à l’entreprise chinoise pendant la durée du contrat. Soit 6,6 milliards pour « l’amortissement de l’investissement du partenaire dans la réalisation des travaux » ; 109,4 milliards pour « les charges d’exploitation et de maintenance courante (EMC) » ; 166,6 milliards pour « les charges du gros entretien et renouvellement (GER) », et 66 milliards pour « les charges du personnel administratif non affecté à l’exploitation ou à la maintenance etc.».
En plus, selon le rapport sur les coûts des risques budgétaires générés par les projets exécutés en PPP, publié en avril 2023 par le ministère des Finances, le contrat actuel n’est pas susceptible d’être modifié avant 2025. Pendant cette période, l’Etat doit verser à CHEC 16,4 milliards de FCFA de loyers chaque année.
[…] réunion entre le ministre des Travaux publics du Cameroun et CHEC visait à discuter de cette question de révision du […]