Avec Arouna Njoya
Par analogie, la gloire et la popularité du talentueux footballeur qu'était notre ancien "9" ont obstrué la voie à notre lucide adoubement. Dans ce contexte, comment aurions nous pu faire, emporté par nos arguments de coeur, pour se rendre a l'évidence qu'il ya bien une différence entre un joueur de foot et un gestionnaire du foot ? Après deux ans d'errements, de reptations managériales et des ambitions démesurées, la CAN ivoirienne n'est elle pas venue nous rendre a l'évidence que "la majorité se trompe" ?
Quand notre ex goleador dans une victoire politiquement influencée prend les rênes de la fédération camerounaise de football, il était clair pour la majorité du mouvement footballistique que notre sport roi allait d'avantage consolider sa grandeur séculaire. Le populisme aidant, les premiers actes tels : la régulation des heures de travail, la volonté de paix entre les principaux acteurs, le souci de développer les infrastructures de proximité, l'idéal de prise en charge des joueurs et le léger relèvement financier des subventions n'auront été que des amas de bonnes intentions. La preuve, après deux ans de flop, les acteurs du foot se retrouvent plus divisés que jamais sur la plus value de ces options.
Notre championnat dans un délabrement jamais égalé a pris une terrible chute sur le classement africain. Les joueurs ne s'embarrassent plus pour aller chercher fortune dans des championnats jadis insolites en Afrique et ailleurs. De peur d'exposer la maigreur des spectateurs, la fédération a fait le choix de faire jouer les matchs dans des stades d'entraînement de 1500 places afin de donner l'illusion de stade plein. Les équipes peinent a boucler l'année sportive, la faute a une subvention tatillonne, irrégulière et versée à la tête du client. On ne compte plus le nombre de fois où les arbitres ont manifesté leurs courroux à cause de l'énorme retard à payer leurs droits. Comment on fait pour faire jouer un match a un arbitre et le payer des mois plus tard? La précarité des arbitres a entraîné de fait les soupçons de matchs truqués et tronqués sapant au passage la règle d'équité et de probité. On a bien vu que le président est entre temps devenue une égérie d'une maison de paris sportifs.En mettant définitivement provisoire la ligue de football professionnel, la fédération entendait s'accaparer de la manne des sponsors. Mais ,face à l'incompétence avéré d'un conseil transitoire téléguidé, les résultats sportifs et qualitatifs ont pris un sérieux coup.
Pour les équipes nationales toutes catégories, on avait tôt fait de sonner la chargé en mettant les nouvelles personnes a leur tête. Sauf que en lieu et place des compétences avérées, on a aligné et récompensé des courtisans qui ne jouissaient d’aucune qualité ailleurs. Au bout du compte, des éliminations en cascades et des défaites les plus insolites de l’histoire du foot camerounais. Comment Mr Song dont le désespérant diplôme est aujourd’hui le plus querellé au Cameroun a t il fait pour se retrouver à la tête de notre équipe nationale senior? Bien qu’ayant montré de sérieuses limites dans tout ce qu’il aura essayé en terme de coaching ?
Le président de la fédé dans une dictature dont lui seul a le secret a réussi à installer a l’observation un climat de terreur et de suspicions qui a fini d’annihiler les moindres forces positives. Pourquoi ne serait on pas tenté de croire aux mauvaises langues qui parlent de son rôle cumulé de président, entraîneur et surveillant de secteur ? Dans cette atmosphère de peur installée, nous avons de moins en moins vu le ministre des sports auprès des lions indomptables probablement pour éviter un “affrontement” . Mais tout au moins, il a pu remplir son cahier de charges de soutien logistique total.
Au demeurant, dans une pseudo ère de " football aux footballeurs" , on en est arrivé à la plus grande décrépitude de tous les temps . Le foot amateur a été littéralement abandonné, celui professionnel a été confisqué pour profiter des prébendes. Au décompte, un championnat surchargé des clubs sans valeur et sans argent qui ne nous a pas permis d'exister au niveau des compétions africaines. Même coton sport régulièrement en phase de poules a laissé les plumes , faute de compétitivité .
Les larmes ont effectivement coulé le jour des résultats , à L Can ivoirienne. Le jeu des lions indomptables incroyablement, est pourtant devenu l’un des plus risibles de l’Afrique. Quand on voit les sommes d’argent que la fédération doit à l’Etat, aux prestataires, aux entraîneurs mal chassés, aux sponsors mal changés, doublés des résultats sportifs calamiteux , il est aisé de comprendre que nous avons touché le fond et que la faillite est totale. L’espoir , peut être du président de la république qui a en croire son discours aux jeunes aura instruit le ministre des sports à s’appesantir sur la question. Et si la pseudo “démission” était le signe précurseur de la d’échéance prochaine de ” l’arnaqueur”? Le karma nous y oblige…
“La majorité silencieuse”