Par Joël Onana
L’avenir de Carlos Tavares était sur toutes les lèvres dans le secteur automobile depuis plusieurs mois. Le constructeur automobile Stellantis a confirmé, dans la nuit de jeudi à ce vendredi, son départ à la retraite en janvier 2026, à l’issue de son mandat. Le processus d’identification de son successeur est désormais formellement lancé, est-il également indiqué dans le communiqué de presse.
Le constructeur a aussi annoncé des changements à effet immédiat de plusieurs responsables du groupe. Ce, afin « de simplifier et d’améliorer la performance de son organisation dans un environnement mondial turbulent ».
« Un âge raisonnable pour prendre sa retraite »
Le départ de Carlos Tavares début 2026, au moment où il sera frappé par la limite d’âge de son poste, n’est pas une réelle surprise. Le patron portugais l’avait laissé entendre lui-même début octobre, lors d’une visite de l’usine historique de Peugeot à Sochaux . Même s’il s’était alors employé à montrer qu’il ne changeait pas de méthode, bien que le groupe s’était vu obligé d’abaisser drastiquement ses objectifs et abandonner son objectif de marge opérationnelle à « deux chiffres» pour l’année.
« En 2026, la personne qui vous répond aura 68 ans, c’est un âge raisonnable pour prendre sa retraite. C’est l’option », avait-il alors déclaré à des journalistes. Le processus d’identification de son successeur a été confié à un comité spécial du conseil d’administration présidé par John Elkann, qui devra achever ses travaux au quatrième trimestre 2025. La mission s’annonce ardue, vu l’organisation tentaculaire de Stellantis, 14 marques et des cultures françaises, italiennes, américaines et allemandes.
Des « changements organisationnels ciblés »
Avant cela, et « afin de simplifier et d’améliorer la performance de son organisation dans un environnement mondial turbulent », le groupe franco-italo-américain a donc procédé à « des changements organisationnels ciblés qui entrent en vigueur immédiatement au sein de son équipe managériale », précise le communiqué. L’idée étant de «recentrer la société sur ses principales priorités opérationnelles et de s’attaquer avec détermination aux défis mondiaux auxquels le secteur automobile est confronté».
Ces changements ciblés incluent notamment le départ du groupe de Natalie Knight, la directrice financière, qui sera remplacée par Doug Ostermann, jusqu’alors directeur des opérations en Chine. Autre départ, celui d’Uwe Hochgeschurtz, qui dirigeait la région Europe, auquel succède Jean-Michel Imparato.
Par ailleurs, Antonio Filosa remplace Carlos Zarlenga – sa prochaine affectation sera annoncée ultérieurement – au poste de directeur des opérations pour l’Amérique du Nord, tout en conservant ses fonctions actuelles de patron de la marque Jeep. Le groupe a également décidé de rattacher la gestion de ses approvisionnements à la direction industrielle, et plus à celle des achats «pour davantage de performance commerciale».
«Dans cette période de transformation darwinienne pour l’industrie automobile, notre devoir et notre responsabilité éthique sont de nous adapter et de nous préparer pour l’avenir, mieux et plus rapidement que nos concurrents, afin d’offrir à nos clients une mobilité propre, sûre et abordable», a relevé Carlos Tavares.